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Aux citoyennes et citoyens français

Cette pétition vous est adressée par Stobierska Agnieszka

Texte de la pétition

Je suis une Polonaise qui vit et travaille depuis 18 ans en France, je suis enseignante de Lettres et d’Histoire-Géographie, je connais les valeurs de la République française et suis fière de les transmettre. Toutefois, je me sens toujours concernée par les problèmes de mon pays d’origine. 

C’est avec une inquiétude grandissante que j’observe la façon dont le parlement polonais profite d’une crise sanitaire sans précédent dans notre histoire pour "poignarder dans le dos" les femmes polonaises et tenter de leur retirer leurs droits fondamentaux : interdire quasi totalement l’avortement. Je condamne et vous demande de condamner cette attaque envers la liberté des femmes, envers le droit des femmes à disposer de leur corps. Je fais appel à vos valeurs et convictions pour vous demander de soutenir à travers les frontières les actions entreprises par les Polonaises depuis le jeudi 22 octobre 2020 lorsque le Tribunal constitutionnel a déclaré l’avortement pour raison de malformation du fœtus, même « grave et irréversible », comme inconstitutionnel !

Pourquoi c'est important ?

 

Depuis l’arrivée au pouvoir en Pologne de la droite nationaliste et ultra-conservatrice du Parti Droit et Justice (PIS) en 2015, les Polonaises ont déjà dû à deux reprises en 2016 puis en 2018 sortir dans la rue pour s’opposer au durcissement de la loi anti-avortement déjà plus que draconienne, la plus sévère d’Europe. 

         En effet, la loi en vigueur est déjà très restrictive : l’avortement est interdit sauf dans trois situations : en cas de danger de vie pour la femme, en cas de viol ou d’inceste, enfin, en cas de malformation du fœtus. Aujourd’hui, ce dernier cas de figure, responsable de 95% des grossesses interrompues en Pologne, risque d’être rayé de la liste autorisant l’avortement. Il s’agit pourtant de cas très rares, graves et d’irréversibles malformations génétiques du fœtusle condamnant d’emblée à la mort au cours de la grossesse, ou aussitôt après la naissance. 

         Aujourd’hui, un couple qui apprendrait que son enfant est atteint d’une malformation irréversible n’aurait d’autre choix que d’aller jusqu’au bout de la grossesse, la mère devant le mettre au monde sans quoi elle se retrouverait en prison. 

Le prélat catholique Stanislaw Gadecki, réjoui de la décision du Tribunal constitutionnel, souligne que « la vie de chaque être humain dès sa naissance jusqu’à sa mort naturelle a devant Dieu la même valeur et devrait être protégé de la même manière par l’État ». En effet, elle devrait être protégée par l’état, non seulement durant la grossesse mais aussi et SURTOUT après la naissance ! Malheureusement, ce n’est pas le cas de l’état polonais qui ne se préoccupe que peu des familles qui élèvent des enfants gravement handicapés. Si le parlement et l’église polonais osent décider à la place des femmes et de leurs compagnons pour porter une grossesse à risque, puis sacrifier leur vie et celle de leur famille pour s’occuper d’un enfant sévèrement handicapé, pourquoi ces autorités ne vont-elles pas plus loin ? Pourquoi ne pas proposer de soutenir concrètement ces femmes et ces hommes dans leur devenir « de héros » malgré eux ? Ces décideurs ont-ils déjà rendu ne serait-ce qu’une visite aux familles qui ont FAIT CE CHOIX ? Connaissent-ils leur combat quotidien, leur douleur et leurs difficultés financières ? Qui leur a permis de décider à la place des autres ? Qui leur a donné ce pouvoir ? 

Les Polonaises sont des femmes responsables et maternelles, capables de prendre elles-mêmes de justes décisions sans y être forcer par ceux qui souvent ne sont même pas parents et n’ont aucune idée de ce qu’accouchement – enfant mort-né ou malformé signifient.  

 

 

         La mobilisation pour empêcher cette loi a déjà pris beaucoup d’ampleur en Pologne. Depuis plus d’une semaine maintenant, les femmes et les hommes manifestent dans toutes les rues de Pologne, et ce malgré la crise sanitaire lié à la COVID-19 qui interdit tout rassemblement et expose de surcroit ces milliers des citoyennes et citoyens polonais au risque de contamination ! 

 

Ensemble nous pouvons renforcer cette mobilisation et la rendre transfrontalière !  

 

Les Polonaises et Polonais comptent sur des peuples amis pour les soutenir, nous sommes toutes citoyennes et tous citoyens du monde, protégeons notre liberté.   

Agnieszka Stobierska

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