La terre la plus fertile de Serbie se trouve dans la magnifique vallée du Jadar. On y pratique la culture des framboises et des prunes, l’apiculture et l’élevage de moutons et de chèvres au sein des petites exploitations familiales. La vallée borde les montagnes, est entourée d’eau et abrite des milliers d’exploitations agricoles durables et multigénérationnelles.
Mais plutôt que de la protéger, le gouvernement serbe a approuvé un projet de la multinationale minière Rio Tinto, qui permettrait d’exploiter la « jadarite », un minerai de lithium présent dans la vallée. [1] Le gouvernement et la société ont ignoré les scientifiques et les experts miniers qui déconseillent vivement la réalisation du projet de mine et alertent sur les risques de dommages irréversibles qu’il représente pour l’eau, les sols, l’air et les habitant·e·s. Ces derniers ne souhaitent pas renoncer aux terres agricoles cultivées durablement depuis des générations sont purement et simplement ignoré·e·s. [2]
Nous refusons de laisser l’État serbe détruire la vallée du Jadar en notre nom. Nous refusons l’empoisonnement des sources d’eau.
Le procédé de séparation du lithium chimiquement stable du minerai de jadarite implique l’utilisation d’acide sulfurique concentré. Ce processus aurait lieu à 20 km de la rivière Drina et nécessiterait 300 mètres cubes d’eau par heure, et l’eau traitée chimiquement serait renvoyée dans la rivière Jadar.
Le déversement d’eaux inévitablement polluées et la présence d’eaux souterraines contenant de l’arsenic, du mercure et du plomb contamineraient entièrement des bassins fluviaux le long du Jadar jusqu’aux fleuves Drina et Sava, polluant non seulement la Serbie mais aussi les sources d’eau d’autres pays.
Nous refusons la pollution de l’air. Le traitement effectué à l’aide des acides agressifs mentionnés ci-dessus (et d’autres encore) produit des gaz toxiques qui peuvent se répandre dans un rayon de plus de dix kilomètres et attaquent la peau et les poumons des humains et des animaux.
Nous refusons la mise en danger de la population de la vallée du Jadar dans le seul but de favoriser les profits d’une multinationale. Rio Tinto a promis de créer 700 nouveaux emplois, mais a omis de préciser que 19 000 personnes seraient déplacées ou gravement impactées par le projet.
En 2020, Rio Tinto a détruit une grotte aborigène australienne sacrée construite il y a 45 000 ans. [3] La société et ses représentants ont été condamnés à plusieurs reprises pour fraude et ont dû verser des milliards de dollars de dommages et intérêts [4] et d’amendes pour la destruction illégale de terres. Ils continuent pourtant de ravager des environnements naturels partout dans le monde. La société est accusée d’avoir contribué à des crimes de guerre en Papouasie-Nouvelle-Guinée [5], pays dans lequel une guerre civile de dix ans a éclaté en raison de la présence de la mine de la multinationale.
Cette pétition ne constitue que l’une des premières étapes de la lutte contre ce projet de mine, dans laquelle nous soutenons la Constitution serbe, les habitant·e·s de la vallée du Jadar, ainsi que tous·tes les serbes qui risquent de subir les conséquences écologiques catastrophiques de ce projet désastreux. À ce jour, aucune étude n’a été menée afin d’évaluer la contribution de ce projet à l’intérêt général, alors qu’une telle étude est légalement obligatoire pour ce type de projet.
Les citoyen·ne·s serbes ont droit à un air pur, à une eau propre et à des conditions de vie saines. Empêchez la construction de la dangereuse mine de lithium de Rio Tinto et protégez les habitant·e·s, le patrimoine, l’environnement et les rivières de la vallée du Jadar. Ensemble, nous pouvons sauver notre environnement.
